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Le crocodile

Le crocodile est un animal carnivore, massif, vivant dans les zones humides et ayant une mâchoire très puissante (pouvant plier une gazelle ou mon chien en deux !)

 

Mais derrière son sourire sarcastique se cache un animal très sensible, capable de nous faire pleurer à chaudes larmes lorsqu'il nous réinterprète "Roméo et Juliette"...

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Excusez-moi, je me suis trompée de fiche. Il s'agit en réalité du fait que le crocodile a une peau très sensible, beaucoup plus que celle d'un bébé, même si cela ne se voit pas à première vue.

Salut, ça va ?

En effet, le crocodile possède partout sur son corps (sauf au sommet du crâne) de nombreuses petites bosses qui sont en réalité des capteurs de pression, qu'on appelle dômes sensoriels.

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Les ondes générées par les poissons font pression sur la peau du crocodile. Les capteurs situés en profondeur dans le derme enregistrent alors cette pression.

Ceux qui sont en forme de disque (voir schéma) permettent au crocodile d'avoir une idée de la forme et de la texture de l'animal à l'origine des ondes.

Quant à ceux en forme d'oignon, ils détectent les ondulations changeantes et rapides d'un animal qui nage.

Enfin, juste en-dessous de la couche cornée, les extrémités de nerfs dénudées alertent le cerveau du reptile dès que les dômes sensoriels sont déformés par le contact direct d'un objet ou d'une future victime.

 

Mais leur extrême sensibilité ne sera démontrée bien après leur découverte.

C'est vrai que j'e n'ai pas l'air sensible mais que voulez-vous  ? Ne dit-on pas "l'habit ne fait pas le moine" ?

Ainsi, en 2012, deux neurobiologistes de Nashville, aux Etats-Unis, Kenneth Catania et Duncan Leitch, cherchent à savoir si on a vraiment affaire à des capteurs de pression ou à des capteurs de salinité, puisque les dômes se déforment lorsque les crocodiles nagent en eau salée (et on a donc le droit de se poser la question).

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Les deux chercheurs branchent alors dans le cadre de l'expérience des électrodes juste derrière les yeux de l'animal, au niveau de gros nerfs que rejoignent les fines ramifications nerveuses en provenance des dômes sensoriels.

Lorsqu'ils ajoutent du sel dans le bassin, aucune décharge électrique n'est ressentie par les électrodes, signe qu'aucun message nerveux n'a été transmis par les dômes jusqu'au cerveau. Ce ne sont donc pas des capteurs de salinité.

En revanche, dès qu'ils caressent ces mêmes dômes avec des poils de pinceau, ils obtiennent immédiatement une réponse nerveuse. Les capteurs du crocodile sont donc bel et bien des capteurs de pression !

A force de tests, Kenneth et Duncan vont se rendre compte que ces capteurs ne sont pas moins sensibles que l'extrémité de nos doigts (qui peuvent sentir un objet de 4,5 mg tout de même). Et comme ils sont encore plus nombreux que chez nous, les crocodiles sont capables de détecter deux points de pression séparés de seulement 4 millièmes de millimètre !

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Ce talent explique sûrement comment les mères crocodiles arrivent à transporter leurs petits dans leur gueule où à briser délicatement les coquilles d'œufs non-éclos pour aider ceux qui auraient du mal à sortir sans jamais les blesser d'un coup de croc. Je vous tire mon chapeau madame !

La délicatesse incarnée

Par TdJ

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